Extrait du journal

Paris, 22 mars. — M. Edouard Daladier, président du Conseil, a fait, ce soir, à la presse, la déclaration suivante : « Les heures difficiles que connaît la France exigent la réconciliation des Français. Quand le péril est à nos portes, il ne faut songer qu’à 'a patrie. L’union de tous ses fils est la condition de son salut. C’est pour quoi je m’adresse aujourd’hui aux patrons et aux ouvriers. « A la suite de la grève du 30 novembre, dans la plénitude de leurs droits, des chefs d’entreprise se sont privés de la collaboration d'un certain nombre de travailleurs qui avaient, en effet, rompu, à tort, leur contrat de travail « |e demapde aux patrons français, en des circonstances qui exigent la mobilisation des cœvrs, autant que celle des bras, de faire en sorte que l’immense majorité des grévistes du 30 novembre retrouvent leur place dans la production nationale. « L’Eiat, lui-même, fera à ses ouvriers qu’il avait dû licencier, à la suite de la grève, de larges offres d'emplois. )e suis persuadé que les pa trons feront de même, soit en reprenant dans leurs entreprises le plus grand nombre possible des ouvriers licenciés, soit en assurant leur embau chage dans des entreprises similaires. Ils s’inspireront ainsi de ces senti ments de générosité qui sont conformes à nos plus nobles traditions fran« Et je fais aussi confiance aux ouvriers licenciés qui retrouveront leur usine ou leur chantier, afin qu'ils consacrent tout leur effort à la produc tion nationale qui, dans la situation actuelle de l’Europe, doit être portée à sa plus grande intensité pour la défense du pays. » D'autre part, M. Edouard Daladier a déclaré, ce soir, qu’il ferait peut-être une déclaration radiodiffusée dans les premiers jours de ia semaine prochaine. De son côté, M. Pomaret lancera, aujourd'hui, un appel en faveur des grévistes de novembre....