Extrait du journal

quasi superstitieuse. Habitué à taire ses impressions, il se garda bien de laisser voir celle-là, qu’il Jugeait coupable de bonne foi, vu la défiance qu’il avait de luimême. Ce fut, dans sa vie, une contrainte de plus. Quand Charles fut en âge de fréquenter l’externat religieux où, depuis longtemps, sa place était marquée, Bertrane décréta un changement de domicile et vint loger près du collège. Codoère fut alors promu au rôle de gouverneur. Quatre fois par jour, à l’heure des repas et des classes, il traversait la rue avec son fils, mission peu difficile dont on l’avait jugé capable, vu la courte durée du trajet. Quant à la surveillance des devoirs de l’écolier à la maison, il n’avait pu l’obtenir. Charles avait déclaré, dans un but facile à comprendre, qu’il travaillait mieux dans la solitude complète. Cette méthode nouvelle produisit les résultats qu’il fallait en atten dre. Un an avant le premier examen, ses maîtres, voulant diminuer la liste des échecs que la maison pouvait craindre, firent doucement comprendre à Mœe de Bucilly qu’une culture intellectuelle plus intensive était nécessaire à cette plante délicate, Charles fût alors placé chez un saint prêtre, jadis missionnaire parmi les anthropophages de l’Afrique orientale. Echappé aux fortes mâchoires do ses catéchumènes, moins heureux avec la fièvre des bois, dont les atteintes avalent laissé à son esprit une originalité parfois inquié tante M. l’abbé Falloure avait des idées à lui sur l’éducation de la Jeunesse. — pour beaucoup d’enfants, disait-il, la discipline du collège est la pierre d’achop...