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Le Petit Marseillais, 24 février 1916

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Le Petit Marseillais
24 février 1916


Extrait du journal

à nous inquiéter. C’est d’ailleurs parce qu’il est à peu près impossible de les lui disputer que nous avons établi plusieurs lignes de défense successives, organisées de telle sorte que sur l’une d’elles il doit inévitablement finir par se briser. Quand les boyaux avancés ont été sou mis à un feu violent d’artillerie, qui dure plusieurs heures et parfois deux ou trois jours, ils sont à ce point bouleversés qu’on ne peut plus songer à les défen dre. Nos canons, occupés à contrebattre ceux de l’ennemi et à préparer des tirs do barrage pour le moment critique, ne réussissent pas toujours complètement à traiter de même les abris d’où sortent les colonnes d’assaut, ni à les y enterrer. Celles-ci ne sont donc vraiment de prise â nos projectiles que quand elles ont débouché, et l’on sait à quel point elles sont alors maltraitées. Mais, si décimées et meurtries qu’elles soient, elles atteignent néanmoins le but, du moins par fractions ; quelquefois même, emportées par la fougue d’un premier élan, elles bondissent jusqu’aux tran chées de doublement, mais en lignes beaucoup moins épaisses ; et c’est alors que les contre-attaques ont beau jeu. En sorte que la conquête de quelques boyaux démolis de fond en comble et absolument inhabitables, est le seul bé néfice qu’elles aient dû réellement à un effort qui leur coûte fort cher. Tel est bien, au reste, le spectacle au quel nous assistons depuis que les at taques se dessinent à peu près partout ; mais faut-il craindre qu’à la longue tant de petits cheminements progressifs ne finissent par nous refouler assez loin pour nous imposer un recul apprécia ble ? Je ne le crois pas ; d’abord parce que les gains très légers qu’ils procu rent sont beaucoup trop onéreux et ne se répètent pas indéfiniment ; ensuite parce qu’avec des réserves bien placées et prêtes à intervenir en temps utile, nous pourrons toujours, non seulement les endiguer, mais même rejeter dans leurs lignes les éléments momentané ment aventurés dans les nôtres, les bousculer et les rejeter, l’épée dans les reins, plus loin que leur point de dé part. C’est à ce jeu sanglant de va-ct-vient que consiste la tactique défensive-offen sive que nous avons adoptée et que, de puis quelque temps au moins, nous pratiquons à l’exclusion de toute autre. Je suis convaincu qu’elle est la bonne et que notre commandement la pratique avec une adresse suffisante pour que nous puissions attendre la suite des événements en complète sécurité. L*-Colonel ROUSSET....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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