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Le Petit Marseillais, 24 février 1932

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Le Petit Marseillais
24 février 1932


Extrait du journal

■ La déclaration ministérielle, lue à la Chambre par M. André Tardieu, président du Conseil, et au Sénat par M. Paul Reynaud, garde des sceaux, est ainsi conçue : Messieurs, Nous sommes appelés à accomplir une lâche qui, limitée dans le temps, peut par certaines de scs parties commander l’avenir. En effet dciuc ordres de négociations internationales sont en cours, les unes relatives au règlement des réparations et des dettes, les secondes à la réduction des armements. Nous nous affirmons à cet égard solidaires du précédent Cabinet dont les deux Assemblées n'ont ja mais cessé d'approuver la politique étrangère. Réparations En ce gui concerne les réparations, la thèse française n'exige pas de longs commentaires ; elle se résume dans la notion de contrats qui permet des ajustements librement négociés, mais exclut la répu diation des signatures Désarmement En ce gui touche la réduction des armements te projet présenté à Genève par la délégation française comporte le renforcement du pouvoir de la S. I). N., la création d'une force internationale, l'organisation de la paix par l'assistance mutuelle, l'interdiction ou l'internationalisation des armes offensives et, comme conséquence, la limitation des dépenses militaires. Le gouvernement de la République a été jusqu ici seul à offrir à la Conférence, en conformité avec les travaux de sa commission préparatoire, un tel ensemble de dispositions immédiatement exécutables ; l'acceptation de notre projet rendrait possible sans délai nue importante réduction des dépenses militaires auxquelles le monde consacre chaque année 110 milliards de francs. Notre pags a le droit de rappeler que depuis la signature du pacte de la S. D. N., il a spontané ment réduit du quart ses effectifs, de moitié le nombre de ses divisions, des deux tiers la durée du servi ce militaire. Ses actes d'hier répondent par conséquent de scs résolutions (l'aujourd'hui et de demain. La France entière s'est réjouie de l'accord récemment conclu, pour la préparation de la Conférence de Lausanne, par M. Pierre Laval avec la Grande-Bretaqne ; elle aspire à une entente générale avec re noble pays. Voulant toutes deux la Paix par le Droit; la France et la Grande-Rretagne constituent, quand elles sont d'accord, la plus forlç caution de l'une et de l'autre et ceci leur dicte leur devoir., La Paix Par ses amitiés traditionnelles ainsi que par les relations de confiance qui l'unissent en Europe et hors d'Europe aux autres nations, la France continuera de servir la cause de la paix qui est celle de tous les Français. Les peuples à qui nous a opposés la guerre subie par nous savent qu'ils peuvent compter de notre part sur une attitude loyale et généreuse qui, dans l'exercice d'une réciprocité nécessaire, permet les rap prochements d’intérêts et d'idées. Le précédent gouvernement, en a pris l'heureuse initiative en créant lu commission franco-allemande dont les travaux sc poursuivent avec succès. Lutte des partis — Budget — Elections De la lutte des partis, je ne dirai rien dans cette déclaration ; il ne dépend pas de vous de la sup primer, mais il dépend de nous d'empêcher qu'elle porte préjudice aux intérêts permanents du pags. Il faut avant les élections — et le gouvernement y veillera — roter le budget ; la France, bonne ménagère, aime que ses comptes soient en ordre. Quand l'heure rient pour elle de se prononccrsur scs élus dans l'intérêt de nos finances et des institutions républicaines, c'est le premier de nos devoirs. Le gouvernement espère que les partis aideront sans exception au vote rapide de ce budget ; il semble gu'ils y soient disposés. La fixation de la date des élections dans les délais définis par la loi, c'est une prérogative (lu pou voir exécutif. Cette prérogative sera exercée eh toute impartialité avec la seule préoccupation de bien servir l'intérêt public. Les débats passionnés auxquels ont donné lieu le mode de scrutin et la loi électorale exigent l'accord des deux Assemblées ;il est donc facile de les considérer de sang-froid. Le gouvernement ne saurait bien entendu s'y mêler, inais ne s'interdit pas d'en souhaiter l'apaisement. La crise économique Restent les difficultés économiques dont le chômage est la douloureuse expression. Notre agricul ture a souffert la première et malgré l'ensemble de mesures qui l'a sauvée d'un péril mortel, elle doit être défendue avec vigilance. Notre industrie et notre commerce réclament également l'active sollicitude (les pouvoirs publics. La situation de la France, moins grave que celle d'autres pays, est sur beaucoup de points délicate et pénible. Le nécessaire sera fait demain comme hier dans la métropole et dans nos colonies pour pa rer au pire et accélérer le mieux. Simplifications gouvernementales Face à ces devoirs urgents, notre gouvernement se présente à vous avec un effectif notablement réduit. Il espère par cette simplification, que les (leux Chambres ont souvent recommandée, renforcer l'autorité de l'Etat et mieux coordonner les services publics. ’ 1...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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