Extrait du journal

LETTRES DE PARIS Correspondance particulière du Petit Marseillais,' Paris, 22 juin. Je viens de causer avec plusieurs députés de divers groupes de la gauche et je doi? m’empresser de constater quo tous ont blâmé, dans les termes les plus énergiques les dis cours prononcés hier par MM. Louis Blanc efc Madier de Montjau. < Ces messieurs, me disait l’un d’eux, ont commis une mauvaise action. En prononçant leurs discours uniquement pour complaira aux électeurs de Belleville, ils se sont unique ment préoccupés de s’assurer une sorte de popularité de mauvais aloi en ilattant cer tains instincts que nous devons tous nous attacher à faire disparaître. « Pour obtenir l’approbation de Belleville. ils n’ont pas craint de porter un coup funeste à ta République, dont le sort leur importe moins que leur propre réélection. Ce qu’il y a encore de pire, c’est que s’ils ont prononcé ces idiscours, c’est uniquement parce qu’ils savaient bien qu’ils n’exerceraient aucune influence sur la majorité du 25 février et que la constitution serait votée. Au besoin si le résultat du vote était douteux, M. Lonis’Blanc consentirait encore à jouer, comme il le fit le 30 janvier, cette comédie qui lui valut les applaudissements de tous les honnêtes gens * mais, cette fois, ceux-ci ne se laisseront plus prendre à ces faux semblants de patriotisme. Mais il importe de protester hautement contre de.s^ allégations qui ne tendent à rien moins qu'à présenter les députés de la gauche com me les complices ou comme les dupes de la droite, MM. Louis Blanc et Madier de Mont jau, pour se faire bien venir do Belleville, n’ont pas craint de nous représenter comme des hommes qui trahissent le mandat qui...