Extrait du journal
« S'élancer dans l'espact, monter toujours, s’éloigner de la Terre et s'enfuir à tire d’aile vers la Lune, descendre sur son sol argenté, par courir des plaines et des vallées inconnues, examiner en détail la structure de ce globe suspendu audessus de nos tètes, revenir enfin raconter aux Terriens les prouesses de ce lointain voyage... Quel rêve ! » Ainsi m’exprimai-je dès le début de mon volume intitulé : Un jour dans la Lune. Ce rêve, nous l’avons tous fait étant enfant, et seuls les astronomes peu vent se donner le luxe de contempler d’assez près notre satellite ; mais voici qu’une science nouvelle, l’astronau tique, semble nous laisser tous les espoirs et, s’il fallait en croire les informations de la presse, avant dix ans nous serions à même de prendre, pour la Lune, un billet d aller et retour. De là à conclure que nous pour rions nous promener sur le sol lunaire comme à la Foire de Paris, il n’y avait qu’un pas, et, faute de docu mentation, plus d’un lecteur l'a franchi, aussitôt. X’est-ce pas. dit-on, ce qu'affirmait récemment M. Esnault - Pelterie, qu’on peut regarder à bon droit comme le fondateur de l'astronauti que ? J’ai, sur mon bureau, le volume intéressant que ce pionnier d’avantgarde vient de consacrer à la ques tion, et ses conclusions doivent être données telles quelles, sous peine d’en déformer singulièrement la portée. Pour sortir de l’attraction terrestre, un projectile, mettons un obusvagon, doit être animé d’une vitesse initiale d environ 12 kilomètres par seconde. Nous n’en sommes pas là évidemment, puisque les meilleurs « anons ne donnent que du 1. 600 à 1. 800 mètres a lu seconde, au maximum. Mais M. Uberth aurait, parait-il, trouvé le moyen d'obtenir, a l’aide d’un mélangé détonant, oxygènehvdrogene, des vitesses voisinant 000 métrés. Encore autant, et nous sommes bons ! Le problème, on le voit, est encore posé pour un certain temps. Admet tons, avec M. Esnault-Peltene, que c’est une simple affaire d’argent, et supposons que nous puissions réaliser des vitesses moyennes, dans l’espace interplanétaire, de 10 kilomètres par seconde ; voyons quel parti nous pouvons en tirer. Calculons d’abord le temps pour accomplir nos voyages à chacune des planètes ou à l’un de leurs satellites. La Lune est à 384.000 kilomètres en moyenne et nous y serions en qua torze heures, le temps d'aller de Paris à la Côte d'Azur. La planète Mars est un peu plus éloignée. Choisissons une époque favorable, celle d’une très bonne...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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