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Le Petit Marseillais, 24 octobre 1919

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Le Petit Marseillais
24 octobre 1919


Extrait du journal

Les lecteurs du Petit Marseillais ont pu constater, depuis de longs mois, que nos efforts ont toujours tendu à l'union entre les citoyens. La guerre avait bouleversé les conditions de la vie sociale ; la paix ne nous a pas encore rendu ces conditions dans leur caractère normal et chaque jour, nu contraire, nous voyons notre existence économique compromise. De plus en plus il est apparu que les partis, de quelque nom qu’ils se nomment, étaient incapables, à eux seuls, de nous sortir du péril et de donner au pays ce qui importe avant tout, c’est-à-dire la sécurité dans le bien-être pour tous. En vérité, les formules des partis étaient débordées, submergées, par des événements plus forts que les théories politiques. L’union sacrée était née de cette situation. Moins que jamais nous pensons que cette union doit cesser. Dans notre esprit elle doit s'affirmer d’autant plus, au moyen de concessions mutuelles, que les ferments de dissolution nous menacent sous la forme du bolchevisme. Ceux mêmes à qui le socialisme, jusque dans ses conséquences extrêmes, est vrai ment cher se sont séparés de leurs camara des unifiés, de ceux qui, sous une vieille étiquette de parti, nous conduisent à la déliquescence sociale, à l’anarchie cer taine, à toutes les horreurs dont la Russie continue d'être le théâtre. A cette heure, les citoyens français, quel que opinion qu’ils professent, doivent choi sir entre le progrès social dans l’ordre et la liberté et la révolution dans le sang et la misère. Ce choix ne souffre pas de moyen terme ; on ne saurait, par exemple, soutenir à la fois, dans un journal, des so cialistes unifiés bolchevistes et des socialis tes libérés des tyrannies à la Lénine, car il faut bien dire tout de même, à un mo ment donné, lesquels on préfère et quel drapeau on arbore. Lorsqu’on veut faire de la clarté, le premier devoir est de ne pas masquer la lumière. Ici, c’est la lumière totale que nous vou lons et il ne saurait être question, sous pré texte de clientèle électorale, de restriction mentale et de cheveux politiques coupés en quatre. A tous ceux qui étaient de bons Français, nous avons dit : « Réunissezvous, tâchez d’établir un accord entre les divers groupements d’idées ; nous serons...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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