Extrait du journal

l’Est ne voudra-t-elle pas une plus petite Albanie ? Les initiés prétendent découvrir de ce chef des vues incompatibles chez de très grandes puissances déjà divisées. Nous devons donc garder toute notre vigilance et tout notre sang-froid. La pire manière de résoudre les difficultés est de les dénier et de leur tourner le dos, la meilleure est de ne s'en dissimuler aucune, de les peser avec soin pour en connaître exactement la gravité. On a quelque peu ri des chancelleries parce que, au début de la campagne, elles ont prôné le statu quo traditionnel. Il ne faut pas les blâmer d'avoir un programme ; l'essentiel est qu’elles sa chent le plier à temps aux événements nouveaux. L’Angleterre avait une politique nette ment ottomane. M. Asquith n'a pas hésité à se déclarer nettement balkani que quand cela est devenu opportun. L'Autriche a longtemps compté sur sa puissance d'attraction pour absorber les Slaves des Balkans. Aujourd’hui, elle doit défendre ses éléments slaves contre l’attraction des nationalités ravivées et fortifiées dans les Balkans. La marche triomphale des alliés a largement dépassé leurs propres espé rances. La diplomatie n’est pas en défaut lorsqu’elle ne prophétise pas des événements aussi précipités ; elle n’est en faute que lorsqu’elle se laisse dislan-...