Extrait du journal

Oul.prolongeons le Jour, et puis.s'il faut qu’il meure, Ou s’il faut qu'il s’éloigne, emportant sa gaîté. Que le soleil aux murs s'accroche et qu’il effleure Tout oe qui, dans le jour, brilla de sa clarté. Oui. prolongeons le Jour, et si l'astre se cacbe, SI. tout autour de nous, fermant les yeux, s’endort, Et si l’étoile au ciel vient commencer sa tâche. Retenons le soleil par sa tonique d'on Oui, prolongeons le Jouri Retenons sur la terre Jusqu’aux moindres clartés de l’astre à son cou[chant: Retenons, quand le soir revient et son mystère. Tous les petits rayons qu’on écrase en marclianti Une heure ce n’eet rien qu’une minute brève : Sonne cette minute, en haut, divin Sonneur! Une heure ee n’est rien, mais quand le Jour s’achève. C’est énorme — si c’est une heure de bonheur! Oh! que celui pour qui Dieu fit la part meilleure Ajoute une heure encore à sa Joie, et que l’on Ne s’aperçoive pas quand on souffre ou qu'on pleure, En pleurant sa douleur que le Jour est plue long! Oui, prolongeons le Jour! Laisse nous voir encore. Astre, reflet de Dieu, ton céleste profil... Ohi ne le laissons pas partir, l’astre qui dore Comme si de ce rond nos mains tenaient le Alt Retenons-le! Parmi les choses envolées. Ne Ven vas pas encor. Demeure où nous passons. Laisse dans les chemins, laisse dans les allées Un peu de ton manteau accroché aux buissons! Que Jusqu’au bord des nuits ta chaleur me pénètre. Toi qu’on ne volt pas naître et mourir sans émoi, Et, quand le Jour s’ételnt, entre par ma fenêtre Comme si tu voulais passer la nuit chez mol! Oh! ne le laissons pas mourir, le roi des astres! Qu'Il reste sur nos fronts, qu’il resta sous nos pas Une heure encore! Héla»! quelle nuit, quels désastres SI Dieu, le lendemain, ne le rallumait pas! Oh! ne quitte le soir qu'à regret nos demeures. De tes yeux d'incendie éloigne le sommeil. Qu’un bras divin l’arrête et, de toutes les heures. Fasse, par un décret, des heures de soleil ! XAVIER MAUNIER....