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Le Petit Marseillais, 25 octobre 1889

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Le Petit Marseillais
25 octobre 1889


Extrait du journal

XL11I — Eh ! Monsieur, — s’écria le banquier, sin gulièrement choqué d’une question qui lui pa raissait à la fois inconvenante et absurde,— comment admettez-vous qu'un condamné à mort soit connu de ma femme ? — Quels rap ports croyez-vous qu’il puisse exister entre elle et ce misérable ? — Que supposez-vous donc ? Frantz Rittner répondit avec le plus grand calme : — Je ne crois rien, Monsieur, je ne suppose rien... — Je cherche... — Ma situation est toute simple et mes investigations sont non seule ment naturelles, mais indispensables. — Je me trouve en face d’une malade dont vous allez me confier la guérison. — Je suis élonné du résultat produit sur elle, selon vous, par la vue seule d’un spectacle sanglant... — Cette cause unique me semble insuffisante pour amener la folie... — Donc, il y a autre chose... — Quoi ? — Je l’ignore et j’ai besoin de le sa voir ; donc je dois m'éclairer par tous les moyens pour être a même de combattre le mal... — Je ne puis ni ne veux mai’chev à tâ tons, sous peine «l’un insuccès complet... — 11 faut que la lumière se fasse... — Ne vous mé prenez point sur le sens de mes paroles qui.je vous l’affirme, ne peuvent rien avoir de bles sant.. — Pardonnez-moi, Monsieur... — balbutia le banquier. — Vous avez raison et j’ai tort...— Il faut être indulgent pour moi... je suis si mal heureux... Et M. Deïarivière appuya son mouchoir sur ses yeux humides. Le docteur s’inclina. — Vous n’avez aucun besoin d’indulgence, Monsieur... lit-il. Votre douloureuse position commande une respectueuse sympathie... A mon tour de vous dire : Pardonnèz-moi !... car il faut me répondre encore... — Je suis prêt... — En ce monde, continua Frantz Rittner, tout est possible, même ce qui parait impossible... 11 existe dans les familles les plus hautement honorables des déclassés que leurs proches ont depuis longtemps perdus de vue et qui suivent les mauvais chemins par lesquels ou arrive...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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