Extrait du journal

LA LOI COMMUNALE EN ITALIE Rome, juillet/88, Il est incontestable que M. Crispi n’aime pas la France; il ne laisse d’ailleurs échapper aucune occasion de le prouver. Nous ne pouvons donc éprouver une sym pathie bien vive pour cet homme d’Etat ; mais qu’on soit de ses partisans ou de ses adversaires, on est obligé de reconnaître qu’il se sert de la véritable iniluence qu’il exerce sur ses compatriotes pour réaliser des réformes importantes dont bénéficie l’Italie. Cette loi sur la réforme communale, pour la confection de laquelle les députés italiens viennent, pendant près de quinze jours et par une température de 35 à 40 degrés, de consacrer deux séances par jour, était attendue depuis de longues an nées. Elle est pour nos voisins d’une im portance capitale. « Elle débarrasse, disent les journaux italiens, le terrain politique d’une question qui devenait inquiétante et elle permet au gouvernement, tranquille et assuré à l’intérieur, de parler plus haut à l’extérieur. » Parmi les dispositions de cette loi j’en remarque quelques-unes qui sont emprein tes d’une certaine originalité. Les bureaux de vote, par exemple, devront être, pour assurer la sincérité du vote, présidés par un magistrat dont le grade ne doit pas être inférieur à celui déjugé de paix. En outre, les scrutateurs, ou assesseurs se ront au nombre de quatre et élus de façon à ce que la minorité soit largement re présentée. Chaque électeur ne pourra voter que pour deux candidats. Le bureau ne sera donc jamais pris dans un seul parti. Supposons que les habitants d’un village soient divisés en deux clans ; cha...