Extrait du journal

gréant. Quant à Lopart, qui s’était couché tout habillé, il fut aussitôt prêt. lis suivirent l’ofllctor. Branche d’Or, en attendant leur arrivée, exa minait d’un regard de connaisseur les chevaux qui avaient amené la nuit précédente les deux gredins. Ils étaient complètement harnachés. — La déveine continue, grommela le baron. L’officier les fit passer devant lui. — Voici les bleus, mon commandant, dit-il à Brandie d’Or. A ce mot de bleus, les deux amis sentirent un frisson leur caresser l’épine dorsale. — Nous sommes perdus, pensaient-ils. Ils n’ignoraient pas que dans celle guerre féroce, qui désolait les deux rives de la Loire, les vainqueurs ne faisaient pas do quartier aux vaincus et que les traîtres étalent mas sacrés sans pille. Ils s’arrêtèrent à deux pas de Branche d’Or, qui les regarda â peine et continua son inspection. — Voilà une bonne bête, dit-il, en faisant trotter (levant lut le cheval du baron, attaches fines, gracieuse encolure, croupe bien arron die, relevant bien la tête, pas do tares : je la prends. — Mais! fit le baron qui avait peine à so contenir, elle m’a coûté mille écus. — Que votre tante a payés, monsieur de Lanteuil, tonna une voix qui venait de la grille. Tout le monde se retourna, étonné. C’était la voix de Mathias. Il s'approcha lentement, salué par ces hommes, qui le connaissaient à peu près tous. Branche d’Or lui serra la main. — Ils se connaissent donc t murmura le baron. —- Ça so complique, se dit Lopart. — Monsieur est le baron de Lanteuil t de manda Branche d'Or à Mathias... — Oui, commandant. — Ah! ah! fit Branche d’Or d’un ton qui n’a vait rien de rassurant, — On rappelle à Nantes le citoyen Lanteuil, poursuivit railleusement Mathias, il fait par...