Extrait du journal
La visite de l'ambassadeur d’Italie à M. Briand, a propos des manifestations de Bari, a marqué la volonté que l’on a, de part et d’autre, de ne pas enveni mer les querelles. Les renseignements officieux ajoutent que les gguvernements français et italien reprendront les conversations relatives à la parité navale, au statut des étrangers en Tu nisie et autres sujets qui, en bonne rè gle, ne doivent exciter aucune colère de part et d’autre. Les discours de M. Grandi, après ceux de M. Mussolini, nous montrent l’Italie moins enthousiaste de conflits violents qu'il ne paraissait tout d'abord. Vous connaissez l’explosion de fureur du Méridional qui dit à ses amis : » Re tenez-moi ou je fais un malheur ! » On le retient pour la forme parce qu'on sait bien, au fond, qu’il ne fera aucun malheur et n’en a nulle envie. Les malheurs, ceux que l’on provo que comme ceux que l'on subit, coûtent cher. La guerre est de ceux-là. On a fait de 1914 à 1918 une expérience assez catégorique pour savoir que l'industrie de tuer et de détruire ne paye pas plus le vainqueur que le vaincu. Donc, quand M. Grandi a démenti qu’il ait fait allusion, à la suite de M. Mussolini, à une guerre possible entre la France et Vltalie, on l'a cru sans peine. Seulement il vaudrait mieux, une fois pour toutes, ne plus s’amuser aux discours imprudents que des ci toyens primaires prennent au sérieux et qui, de propos regrettables en inci dents pénibles, finissent par des excu ses, de peur qu’ils ne se terminent par des coups. Nous avons relevé ici des articles pa rus dans des journaux italiens empres sés à attiser le feu. Pas davantage on ne saurait approuver ces manifesta tions de réfugiés ou d’émigrés qui ont eu lieu à proximité de la frontière ita lienne et qui faisaient de Matteoti un sujet de diatribe contre le gouverne ment italien. La plupart de ceux qui ont célébré comme un anniversaire antifasciste la gloire politique de Matteoti n’auraient même jamais su son nom s’il n’avait été assassiné. C'est à peu près comme le plus grand nombre de ceux qui vont chaque année, à Paris, défiler devant le Mur des Fédérés et qui seraient bien en peine de dire ce que fut exactement l'épisode tragique commémoré. En tout temps les morts ont servi ainsi, bien malgré eux, à perpétuer les haines politiques. Mais nous avons peut-être assez de celles-ci chez nous sans aller chercher à l’extérieur des motifs de rancœur. La vieille Europe n’aura pas trop, dans l’avenir, de toutes ses résolutions de paix et de travail en commun pour résister aux menaces économiques et autres de l’Amérique et de l’Asie. Alors si l'on doit s’entendre pour une défense collective, mieux vaut s’accorder entre soi tout de suite. — E. Th....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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