Extrait du journal

PATRON DE BATEAU DE PECHE généralement la terrible épreuve que subit toute une population côtière. Dans nos régions provençales, le pêcheur, certes, ne s'enrichit pas, mais il arrive cependant, sauf excep tion, à boucler son petit budget. 11 n’en est pas de même sur les côtes de l’Océan et de la Manche et la Bretagne pousse un tel cri de détresse que l'écho ne saurait nous laisser indifférents. Qu’on en juge. En sept mois, les morutiers, dont l’affreuse vie a inspiré le plus pathé tique roman de Loti, ont gagné entre deux et quatre mille francs. J.a plu part des thoniers n'ont pas dépassé mille francs pour toute la saison, et on sait que, pour le pêcheur, la sai son représente l’année. Quant à la sardine, elle a produit en moyenne quinze cents francs pour la part d’un matelot. Or, jamais la pêche n'a. été aussi abondante. Le poisson a cté capturé en quantités innombrables. Résultat ? La détresse. Trente-cinq mille familles de ma rins bretons ont passé l’hiver dans une misère complète. Certainement, quelque chose ne va pas. Dans les siècles passés, la grande épreuve des peuples était la famine qui désolait par périodes irrégulières dos pays entiers. On souffrait alors par disette. A notre époque de machinisme, de rationalisation, de possibilités de transports presque illimitées et de moyens de conservation indéfinie, des hommes souffrent de la faim pour avoir trop produit. Paradoxe insupportable créant une situation qu’on ne saurait accepter. 11 n’est pas possible qtic des remè des n’existent pas à ces maux. Examinons la situation....