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Le Petit Marseillais, 26 novembre 1915

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Le Petit Marseillais
26 novembre 1915


Extrait du journal

Nord de la France, novembre., Je viens de rencontrer un Belge, ancien volontaire des armées du roi Albert, qui* s’est évadé, le mois dernier, d’un camp de prisonniers en Allemagne. Le récit de son évasion, la troisième qu’il tentait depuis un an, serait intéressant. Mais je me suis engagé à ne pas le publier, du moins pro visoirement, non plus que le nom du camp d’ou ce Belge s’est évadé, alin de ne pas nuire au succès des tentatives que pour raient faire les autres prisonniers de ce camp., Ces prisonniers ne sont pas tous belges. Il y a là, aussi, des Français, des Anglais et des Russes. D’une manière générale, très générale, au dire de mon interlocu teur, les Allemands les maltraitent un peu moins qu’ils ne faisaient au début de la guerrè. Mais ^amélioration de leur sort, obtenue par le gouvernement français sous la menace de représailles contre les prisonniers allemands, est loin de satis faire encore à l’esprit, ni même à la lettre des conventions internationales. Il y a donc lieu de persévérer dans nos réclama tions officielles. Nous devons aller au delà des menaces de représailles, jusqu’aux re présailles réelles, et faire savoir au gouver nement allemand que nous exerçons ces dernières : c’est le seul moyen, assure le Belge évadé, de contraindre ce gouverne ment d’en finir une bonne fois avec son système de violation permanente du droit des gens. H est un point où cette violation est par ticulièrement outrageante. C'est quand les Allemands forcent nos soldats prisonniers à choisir entre la prison et le travail dans leurs usines de guerre. A ce sujet, le témoi gnage de mon évadé belge est formel : Le9 autorités allemandes des camps que j’ai habités, m’a-t-il dit, font demander des travailleurs volontaires (sic) pour la fabrication des munitions. Tout prisonnier qui refuse ce travail « volontaire » est ap pelé, interrogé sur les raisons de son refus. S’il maintient celui-ci, on commence par le menacer du conseil de guerre, en faisant de» allusions très nettes à la peine de...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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