Extrait du journal

On nous écrit de Londres : Les correspondances reçues du Sud africain nous donnent des renseignements sur Siganonda, ce chef zoulou centenaire, qui est mort là-bas, un mois à peine après qu’il se fut rendu aux autorités du Natal. Ce révolté célèbre qui, malgré son grand âge, avait jusque-là tenu la campagne con tre les Anglais, était apparu tout anéanti, quand il vint à cheval au camp. 11 était cou vert seulement d’une chemise et d’une vieille serviette. Un officier médical du corps expédition naire anglais a relevé le présent croquis re présentant le vieux chef qu’il avait été chargé d’accompagner. A ce dessin, pris au moment où Siganonda arrivait au camp, cet officier ajoute les notes suivantes : « Siganonda, ayant un pied malade en suite d’une blessure faite par une épine,je dus l’installer dans une tente dressée à son usage. Comme je le priai de s’asseoir près de moi, il parut satisfait, quoiqu’il eût l’air plutôt distrait. Il prit un grand intérêt au croquis que j’avais pris de lui ; mais, comme je lui donnais des rensei gnements sur la façon dont je l’avais fait, il me dit : « J’ai de très mauvaises oreilles », paroles qu’il accompagna d’un bon sou rire. » — R....