Extrait du journal

Saint-Maixent. et c’est parce que je n’obtenais aucune réponse de la bohémienne à qui j’ai affaire, que j'ai donné l’ordre d’en trer de force. — Margarita ne pouvait répondre, fit un bohémien.— Vous voyez bien que sa chau mière est déserte; Margarita est partie. — Partie ! répéta Saint-Maixent atterré. — Oui. — Depuis quand? — Depuis ce matin. Elle nous a dit à tous, à l’heure où le soleil se levait, que sa pré sence parmi nous pouvait amener un mal heur sur la tribu. Elle nous a dit cela en pleurant, et elle s’est éloignée emportant avec elle son enfant et un autre enfant que personne ici ne lui connaissait. — Reviendra-t-elle? s’écria le marquis. Le bohémien secoua la tète. — Elle nous a dit adieu pour toujours, murmura-t-il. — Mais, au moins, vous savez sur quelle partie de la France elle se dirigeait? — Nous ne le savons pas. — Vingt pièces d’or à celui d’entre vous qui me mettra sur sa trace. — Aucun de nous ne pourrait le faire. Nous ignorons le chemin qu’elle devait suivre. — Je vous jure, foi de gentilhomme, que je ne lui veux aucun mal. si j’attache tant d'importance à la rejoindre, c'est pour son hien : je la protégerai, je la ferai riche. Par lez donc, et ce n'est pas vingt pièces d’or que Je donnerai, c’est cinquante. — Nous ne savons rien, répéta le gitano. Quand bien même vous nous offririez cent fois plus, nous ne pourrions rien dire. — Malédiction! cria Saint-Maixent; le diable est contre moi ! Allons! Lazare, à cheval et partons ! Les trois cavaliers redescendirent le flanc du coteau....