Extrait du journal

entre le rôle du livre et celui du professeur. Le livre doit toujours avoir pour devoir d’être simple et clair; le professeur a pour mission d’expliquer abondamment ce que dit succinctement le livre ou d’ajouter ce qu’il ne dit pas. Les bouquins savants ne sont utiles qu’aux travailleurs solitaires, à ceux à qui la parole du maître fait défaut. Mais pour les élèves do nos écoles, quelles qu’elles soient — de l’école primaire à la Faculté — renseignement oral doit rester la chose capitale. Notre Université contient des hommes d’élite et l’on ne rend peut-être pas suffi samment hommage à ce que notre corps enseignait représente d’intelligence et de savoir. Je regrette seulement -que tant de science so dépense en tant de livres. L’cnseigneiffent que donnent nos maîtres est parfait dans la chaire ; sous la forme écrite, il perd de son attrait. Je sais bien qu’avec les droits d’auteur produits par leurs livres, les professeurs complètent leur budget que l’Etat a oublié do faire opulent. M. Georges Leygues n’a peut-être pas envisagé la question à ce point de vue pratique, se réservant sans doute de la trancher un jour généreusement. Quand nous aurons, Imprimée et vendue par n’importe qui, une grammaire simple et uniforme, il s’agira de savoir si la môme réforme, en dehors de tout esprit de parti, ne s’impose pas pour d’autres livres de classe. Est-il nécessaire que les histoires soient bourrées d’événements, que les géo graphies soient compliquées, que les classi ques soient emmaillotés de philologie î Tout ce luxe pédant disparaîtra sans peine lo jour où il sera bien établi que le vérita ble livre, c’est le maître. CH. FORMENTIN....