Extrait du journal
Elle atteindra son minimum en 1899 et remontera ensuite pour atteindre un nouveau maximum en 1903 ou 1904. Or, la température suit d’assez près cette fluctuation de l’activité solaire. Sans doute il y a des pertur bations atmosphériques dues à des causes encore inconnues, comme il y a des perturbations astronomiques. Mais la corrélation entre le soleil et la terre n’en est pas moins certaine. On peut penser, sans grande crainte de se tromper, que les années 1898, 1899 et 1900 seront plus froides que les années 1892, 1893 et 1894, et qqe cette année 1898 sera plus froide que 1897. Le froid du mois de mars ne nous a pas sur pris, pus plus que celui du mois de mai. Ce principe une fois posé d’une cor rélation générale entre l’activité solaire et les températures terrestres, remar quons que presque chaque année on constate le retour du froid en mai pro duit par des causes accidentelles essentiellement atmosphériques, mais que la mémoire humaine est très courte, et que chaque année on oublie ce qui est arrivée l’année précédente. L’année dernière, par exemple, la température moyenne diurne, qui s’était élevée à Paris jusqu’à 17e à la fin d’avril, est tombée à 8e les 6 et 7 mai, à 6* les 12 et 13, à 7e le 14, avec des minima voisins de zéro, Cette année, le froid a été moins rude, mais plus long. En 1896, nous avions eu trois coups de froid, du 1er au 4 mai, du 16 au 18, et du 21 au 27. En 1896, la date critique a été du 16 au 20. En 1894, elle s’était présentée du 20 au 24. Affaire de courants. Il n’y a aucune régularité. Cette irrégularité prouve, à elle seule, que la cause n’en est pas astro nomique, comme le veulent certaines théories, notamment celle d’un essaim de météores qui passerait entre le soleil et la terre et nous donnerait les « saints de glace » en mai et l’été de la Saint-Martin en novembre. Si l’on étudie les cartes barométriques de l’Europe, on constate que ces retours de froid et de mauvais temps sont déterminés par do vastes dépressions atmosphériques venant de l’Atlanti que et passant presque toujours au Nord de l’Angleterre. Les saints de glace, saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais, les 11, 12 et 13 mai, sont redoutés depuis longtemps des agriculteurs pour ces froids tardifs. Mais comme nous venons de le voir, la date n’a rien de précis, de régulier, et n’est détermi née ni par le soleil ni par la lune. Tous les ans, à la même date, la terre passe par le même point do son orbite. Si elle rencontrait un essaim d’étoiles filantes croisant cette orbite, comme elle le fait, par exemple, le 10 août et le 14 novembre, les dates ne varieraient pas de huit et quinze jours, comme elles le font. Si la lune intervenait pour régler ces époques d’une manière quelconque, ces froids n’arriveraient pas tantôt au dernier quartier, comme cette année, tantôt entre le premier quartier et la pleine lune, comme l’année dernière, tantôt à trois phases différentes, comme en 1896, tantôt au périgée, tantôt à l’apo gée, tantôt entre les deux, tantôt après la déclinaison australe, comme celte année, tantôt avant comme l’année dernière, tantôt à la déclinai son boréale, etc. Il semble donc qu’il y ait là uniquement, comme dans tout le cours de l’année, le résultat de dépressions barométriques arri vant do l’Atlantique sans nous pré venir, et souvent par un chemin détourné. Les « saints de glace» de nos aïeux, les dates fixes des 11, 12 et 13 mai n’ont rien qui les justifie, pas plus que les dictons relatifs à saint Médard ou saint Barnabô ou le préjugé delà lune rousse.On a associé la lune aux gelées printanières parce que lorsqu’il gèle à cette époque do l’année le ciel est pur et la lune brille si elle est au-dessus de l’horizon.'...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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