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Le Petit Marseillais, 28 avril 1901

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Le Petit Marseillais
28 avril 1901


Extrait du journal

On a constaté.au conseil général, qu'il y avait sent accidents (le tram ways par semaine. On assure qu’en chiffre net — La malechance humaine I — Les trams écrasent presque sept Marseillais par semaine. Je sais bien que c’est un malheur, Mais, dam 1 pour dix centimes Quoi qu’on en dise il faut bien leur Passer quelques victimes. Au conseil général, on s’est Emu de cette chose: ‘ — Quoi ! disaient nos conseillers, sept ! Les trams forcent la dose ! — Encore s’il ne périssait En telle catastrophe Rien que des gens comme on en sait I Pense le philosophe. Si les tramways n’écrasaient rien Qui ne soit méprisable : Ils écrasent des gens de bien Comme des grains de sable. Dans la journée, en plein midi, Ou bien quand le gaz flambe, L’un dit : — Et mou bras? L’autre dit ; Qu’ai-je fait de ma jambe? Quoique pourtant, dans ces deux cas, lis soient presque à la fête : Celui sans tète ne peut pas Dire : — où donc est ma uto 9 Le soir, on doit montrer, ma foi, Une colère extrême Quand on ne ramène chez soi Qu’une part de soi-même 1 Si, du moins, ceux qu’incidemment Un véhicule écrase Vous avaient, sur leur testament, Consacré quelque phrase. Ou si, quand vient ia Saint-Michel, . Terreur des locataires, On n’écrasait que tel et tel Qui sont propriétaires 1 Le meurtrier de Corancez, Ce fléau des familles, Aurait pu conduire ici ses Ses malheureuses filles ! Ce n’est pas cher, qu’en pensez-vous ? En moins d’une seconde Un tram vous mène pour deux sous Jusque dans l’autre monde I Notre sécurité faut-il La croire chimérique ? Nos jours tiennent à rien. Un til î C’est le fil électrique. La ballade avec vérité A dit : « Les morts vont vite 1 » Ça marche à l’électricité : Ça se voit tout de suite. Et je m’étonne qu’à ce jeu — J’cn avais mainte transe — Notre Marseille soit la deu xième ville de France. XAVIER MAUNIER. Nous aurons Un Député de plus...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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