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Le Petit Marseillais, 28 décembre 1900

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Le Petit Marseillais
28 décembre 1900


Extrait du journal

C'était un fait prévu et qui n’étonne en rien les militaires de profession ou ceux qui sont au courant des choses militaires: lord Roberts, en envahissant le Transvaal, avait trop démesurément allongé ses lignes do communication et s'était trouvé, par suite, dans l'obligation d’éparpiller son armée le long lie ces lignes pour les garder. Il avait cru ensuite frapper un grand coup en s'em parant de Pretoria, la vraie capitale des deux républiques — en s’emparant surtout de la ligne Lourenço-Marquez qui seule permettait, aux Boevs d’avoir des relations avec le monde civilisé — et il avait fait ce qu’on appelle une pointe stratégique. Mais ce qui était peut-être possible en Europe le devenait très peu dans ces immenses con trées si peu peuplées et si rudes d’aspect et do climat. Doux conditlonsétaJent nécessaires,indis pensables même pour la réussite. 1* Une armée double ; 2» Un adversaire moins résolu. Ces deux conditions n’étant pas remplies, la pointe semble devoir devenir sous peu un échec, tout au moins une retraite lamentable à tous points do vue. Et depuis quinze mois la guerre a lieu, et l’armée anglaise a perdu le quart, peut-être même le tiers de sou effectif — et chose plus grave, elle n'a presque aucune Groupe de remplacement pour bouclier ce trou formi dable ! L’histoire nous donne de nombreux exemples de ce grand drame : ta défense* désespérée d'un peuple, — et le plus impo sant de tous est certainement la fameuse retraite de Russie en 1812. De même qu’actuellcment dans le Sud de l’Afrique, les deux conditions mentionnées plus haut L'étaient pas remplies dans cette invasion d'un pays immense par un général réputé a bon droit le premier général du monde. Si Napoléon Ier,en effet,avait eu une armée double et avait pu communiquer d’une façon permanente nxec Smolensk et la ligne do ia Vis!nie — si l’ennemi qui lui était opposé avait été moins résolu et n’avalt pas tra duit l’énergie qui l'enflammait par des actes, entre autres celui de si haute portée : l’incendie de Moscou — la pointe stratégi que du grand empereur aurait peut-être réussi et sa gloire aurait alors atteint son apogée et rayonné sur tout et sur tous... Il n'en a rien été et, au lieu du triomphe, une i etraito désastreuse a commencé la série des revers qui devaient conduire à la défaite finale I Qui pourrait prévoir qu’il n’en sera pas de même — et à bref délai — de la grande armée de ce qui semble aujourd’hui une irréalité : l’impérialisme britannique ? COMMANDANT CIL IIEXRIONNET....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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