Extrait du journal

des amis de la nouvelle Turquie. Et je me demande quel homme de bon sens pourrait, en Europe, se déclarer parti san de la vieille. Donc, six mois se sont écoulés et le régime instauré par le hardi coup d'état de juillet est solidement établi dans le pays, dont il assurera les heureuses des tinées. La Chambre s'est réunie : elle tient séance presque chaque jour. On devait s’y égorger à coups de cimeterres. Il n en est pas une dans le monde qui soit plus sage, plus docile à la voix des chefs politiques qui ont assumé la tâche de diriger ses premiers pas. Enfin, la plus grosse des difficultés extérieures, celle qui faillit mettre aux prises les Turcs et les Autrichiens, a été subitement aplanie,moyennant la bonne indemnité, avec un sens pratique auquel toutes les chancelleries et aussi les hum bles bourgeois ont rendu un juste hom mage. D'où vient donc qu'un malaise plane sur les affaires turques, alors que le nou vel incident bulgare mis à part, rien ne semble devoir en c-ontrarier le dévelop pement ? C'est que le vieil homme vient de se révéler, là-bas, avec toutes ses faiblesses, disons toutes ses tares d’autrefois. Le vieil homme, en Turquie, ce n'est pas le sultan, si longtemps qualifié d Homme malade par les puissances accroupies autour de son lit pour le manger tout cru en une formidable curée. Ce vieil homme, c’est le fonction naire turc. En soi, le vifeil homme est plus redoutable que l'Homme malade. | Comme en Russie, comme en Chine, comme ailleurs encore, la bureaucratie vient de montrer en Turquie de vieilles dents jaunes, toujours affilées et capa bles de dévorer plusieurs générations de réformateurs. La base de tout Etat moderne, c'est son budget, ce budget que les élus de la nation sont appelés a voter, chaque année, après en avoir discuté les détails point par point. Donc aucune réforme intérieure ne sera possible en Turquie, non plus qu ailleurs, tant que le budget n'y aura pas été voté par le Parlement....