Extrait du journal

Nous avons reçu la lettre suivante^ Monsieur le Directeur, Dimanche est le 2 août 1936 Voici 22 ans, c’était le premier jour de la mobilisation. Je fais partie de ceux de la première reserve d'active qui était convoquée AYANT MIDI. Autour des tables où les fourriers du 141® Régiment d’infanterie s’affairaient pour pointer les noms des arrivants, c’était un enthousiasme grave et ardent. Nous étions là, venus de lotis les points de l'horizon |>olitique, et socia listes, royalistes, républicains de droite, nous allions vers le même (langer, nous serrant les coudes, nous regardant fran chement dans les yeux.' De notre effort à tous est venue la victoire. Dourqti' i faut-il que l’ayant acquise tous ensemble contre l’ennemi, nous nous soyons divisés ensuite les tins contre les autres ?... Je ne veux pas le rechercher ici. Mais il me semble que dimanche 2 août 1936, à MIDI, il serait bon que deux minutes de silence viennent permettre à tous de se rajijreler l’union du 2 août 1914. Je crois qu'il serait bon aussi que ce jour-là, le d ri peau français, BLEU, BLANC. BOUGE, flotte partout. Je vous donne mon idée Heureux se rais-je, en restant dans l’anonymat, qu'elle ait l’agrément de tous. UN MOBILISE du 2 août 1914. Ces lignes si dignes, si pleines d'un I sentiment noblement national, auront I l’approbation et l'adhésion de tous les bons français. Pour notre part, en les publiant, nous croyons non seulement rendre hommage à notre correspondant, mais interpréter les vœux des meilleurs citoyens. La date du 2 août 1914 est celle qui, entre toutes les commémo rations, devrait réunir les esprits, ren dre les cœurs fraternels. A ce jour, dans la plus horrible des S uerres, mais pour la sublime défense e la patrie, des milliers de jeunes hommes allaient mourir. Qu'eussentils pensé de nos divisions actuelles, de nos lâchetés politiques, de notre asservissement électoral à ceux qui devaient ensuite les trahir devant l’ennemi après avoir été nos alliés 7 Que nous soyons tombés si bas, que les traîtres de la guerre soient, aujourd’hui, après avoir assassiné leur propre peuple et l’avoir réduit à l’esclavage soviétique, les inspirateurs nar I9 miPtiinn rnlnninlp I d’un Front que ni la honte ni le joug par la Question coloniale ne rougi8sent plus, cela ne nous dis pense pas d’un hommage pieux aux héros. Au contraire nous trouve rons dans la date anniversaire du 2 août, un motif d’oublier un instant les querelles avi lissantes et le joug politique de l’étranger....