Extrait du journal

« Quand je m’ennuyais trop, je me croyais autorisé a m’affranchir d’autant plus. Ce fut ainsi que j’en arrivai à ne pas me cacher, pour mener le grand train d une existence de chas seur, de viveur; et que je me crus élevé audessus de la morale parce que je l’étais audessus du respect de moi-même, de ma lemme et de mon intérieur... « J’eus plusieurs années particulièrement bruyantes. On m’enviait... J’étais à la mode, et je me croyais heureux! « Ce fut dans les derniers temps de ces folies, qu’un jour, invité à la citasse chez un ami, à quelques lieues d’ici, je me trouvai en présence d’une belle jeune fille qui m’éblouit, je devrais dire qui m’enivra, si je n a vais, liélas ! à invo quer l’excuse d’une autre ivresse... « Que vous dirais-je, Maxime/ J’avais pris pour de la coquetterie la familiarité d’une unie pure, qui se liait aux traditions d’honneur, de délicatesse des gens du mon le et des gens de notre monde... J'eus le vertige, un vertige de débauché sans scrupule... et après une journée de chasse, de lestin, du triomphe brutal, j’allai, non plus comme un chasseur, mais comme une bête lauve, dans la nuit... commettre le crime dont vous êtes aujourd’hui, mon fils, le juge et le vengeur... « L’audace impudente de mon forfait devait susciter a l’heure meme des témoins. Le cri que j’arrachai devait être entendu... comment ai-je pu sortir,sans être foudroyé par le pisto et ou le fusil du père, de cette chambre virginale où j’entrai sans précautions ? Comment la nuit a-t-elle gardé le secret de ma violence l Cest ce que je ne puis expliquer. « il lalUiit sans doute que ma volonté eût sa...