Extrait du journal
laissent de temps en temps sur le pavé des rues, des mairies ou des préfectures une traînée sanglante. — A St-Etienne le sang vient de couler. On laisse tacitement un groupe de citoyen s, dont le but est mal défini, dont les moyens d’action sont illégaux, se mettre à la tète du département, parce qu’on se souvient du passé, qu’on veut le maintien de l’ordre et de la tranquillité ; mais, en attendant,on laisse se créer une situation anormale,désastreuse pour les intérêts de tous. On autorise par ce silence. cette indifférence , un second groupe de citoyens qui ne sympathisera pas avec le premier, pour une i-aison quelcon?[ue, à venir lui aussi instailer son comité, aire flotter son drapeau, lancer ses procla mations 1 Tous ces pouvoirs plus ou moins illégaux qui se succèdent et qui se ressemblent, qui ne savent que proclamer, qui payent avec aes mots et des phrases quand il faudrait de l'argent et des actes, ne savent pas bien au juste ni où ils vont, ni ce qu’ils veulent. Ils flottent sans cesse entre deux eaux, se maintiennent dans les équivoques, et sont sans cesse prêts à être submerges par le parti qui les a mis en avant, dont au fond ils ne sont que les instruments : n'ayant ni l’énergie nécessaire pour le maîtriser et le diriger, ni le courage de l’abandonner et de le renier publiquement. C’est un de ces pouvoirs irréguliers et éphémères que Marseille tolère en ce mo ment, pouvoir tellement illusoire qu’il nous n fait dans sa dernière proclamation l’aveu de son impuissance. — Pauvre Commission départementale, personne ne veut la prendre* au sérieux, personne ne reconnaît son auto rité, personne ne lui ouvre la moindre caisse publique ; elle se débat dans le vide et s’é puise en discours dont le meilleur ne vaut guère plus que les quelques milliers que nous entendons depuis sept mois. Tout le monde crie Vive la République et personne ne nous donne la république. Que les Marseillais songent non pas « aux malheurs irréparables » qui pourraient sur venir dans notre cite, mais au ridicule qui retomberait sur eux et sur leur cité s'ils laissaient se prolonger plus longtemps une situation aussi... triste. MAXIME Al'RRAY....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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