Extrait du journal
paysans ; aussi aimaient-ils mieux payer qua rante pour cent à M. Barbequet, sans tracas et sous la cheminée, que cinq pour cent seule ment à une administration quelconque. Chaque mois. M. Barbequet visitait ses dé biteurs, encaissait le capital ou les intérêts des sommes dues, consentait des renouvellements, faisait de nouveaux marchés, toujours à coup sûr, car cela va sans dire, il ne déliait jamais sa bourse qu’en présence de sérieuses garan ties. M. Barbequet était célibataire... Il vivait grassement, ne se refusait rien, n'avait, d’ail leurs que des besoins matériels — les moins coûteux de tous les besoins de la nature hu maine, •- et ne dépensait pas la moitié de ses revenus, de sorte que ce thérauriseur voyait, chaque an, son magot s’arrondir en même temps que sa bedaine. Il résidait ordinairement à Orléans où il avait une maison bien installée et tenue par une vieille servante, un émérite cordon-bleu : quinze jours par mois, d’ailleurs, il était en route. Lorsqu’il s’était arrêté à l’auberge du Soleil d’Or, d’Angerville, il revenait de sa tournée mensuelle dans la contrée qui forme les con fins du département du Loiret. Il s’était dé tourné de sa route pour venir dîner au Soleild’Or, sachant qu’on y faisait toujours bonne chère. Or, après le très copieux repas qu’il avait pris, M. Barbequet, homme d’ordre par excellence, s’était mis à faire ses comptes. Il ne se couchait jamais sans avoir accom pli cette besogne, aussi indispensable pour lui que le boire et le manger. Le banquier avait donc enlevé sa gibecière qu’il ne quittait jamais en route. Il l’avait ou verte. Il en avait tiré les sommes par lui en caissées depuis deux jours, or, argent et billets de banque — une de ses meilleures recettes du mois, car un gros fermier lui avait restitué dix mille francs prêtés trois mois auparavant — et il comptait son argent. Il avait aligné une dizaine de piles de mille...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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