Extrait du journal

— Pauvre enfant!... Tenez! voici ma bourse. — Vous êtes mille fois trop bonne, madame, et je vous remercie bien sincèrement de votre offre', mais je ne puis l’accepter... Je ne demande pas l’aumône , je demande une place, du travail, —;*Vous êtes fière, mon enfant. — Est-ce un reproche que vous me faites, madame ? — Quand on est pauvre , mou enfant, il faut savoir se résigner à certaines humiliations. Mais ne restons pas ainsi à causer au milieu de la rue. Venez avec moi dans ma voiture. Je vous reconduirai chez vous , et vous me conterez votre histoire en chemin. Peut-être pourrai-je vous être utile. En parlant ainsi , la dame avaj^t entraîné Julienne du côté de sa voiture, où elle la fit monter y après lui avoir demandé son adresse et ordonné au cocher de la conduire à • cette adresse. Quand elle eut pris place auprès de Julienne et lorsque la voiture se fut mise eu route pour la rue Saint-Lonis, la dame inconnue dit à poire jeune amie : — Et maintenant, mon enfant, je vous écoute. Ne crai gnez pas de me parler en toute.francbise ; ne me cachez r4eo. ) . „ — Pourquoi vous cacherais-je quelque chose, madame? Je n’ai rien à me reprocher et je puis hautement avouer toutes les actions de ma vie. Julienne raconta «alors sa vie tout entière, la brillante éducation qu’elle avait reçue dans un des premiers pen sionnats de Paris , la mort de sa mère, celle de son père, la vente eux enchères publique» , l’installation dans la .sua Saint-Louis, la réclamation du fils de M. Le vallon et •lie termina disant: — Vous le.voypz, madame, il n y a , dans tout cela, rien dont je doive rougir. — C'est parfaitement vrai, mon enfant, et votre mau...