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Le Petit Marseillais, 30 avril 1901

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Le Petit Marseillais
30 avril 1901


Extrait du journal

eurs pattes, les germes des maladies contagieuses. M. Debove a demandé à l’Academie de médecine d’émettre à cette occa sion le vœu que les eaux stagnantes soient supprimées dans les jardins publics ou que, du moins, une légère couche de pétrole soit répandue à la surface des bassins, afin d’empêcher le développement des moustiques. Le remède est un peu sévère, quoi que la haine du moustique justifie toutes les mesures.Ne pourrait-on pas tout simplement mettre des poissons dans les bassins. Ils mangeraient les larves et, par conséquent supprime raient les moustiques. Si les larves ne donnent dans les eaux courantes qu’une faible production, n’est-ce pas tout bonnement parce que les habi tants de ces eaux en font une énorme consommation ? Il faut faire quelque chose pour gar der aux villes un peu de fraîcheur en été. L’eau des bassins, généralement pourvus de jets ou de cascades, est, quoique stagnante, aérée et renouve lée assez souvent pour que des pois sons puissent y vivre. Il est toujours facile d’essayer. Si, dans certains d’entre eux, les poissons mouraient, on pourrait alors employer le remède radical de M. Debove, car l’eau serait malsaine. La présence * des poissons est, en effet, un indice de pureté pour une eau. L’animal le plus perlectionné du monde aquatique ne vit bien que dans le milieu le plus pur. Dans les eaux croupissantes se plaisent les animaux inférieurs. Il en est de même pour les plantes. Le cresson indique une eau pure ; les nénuphars n’étalent leurs larges feuil les rondes que sur des eaux vaseuses. Cette délicatesse des plantes est si grande qu’on a songé tout récemment à l’utiliser pour les plus minutieuses recherches de la chimie. Le fait qui a fait naître cette idée est curieux. Des graines placées dans du sable blanc O t pu. f 111 V11 U U 1 1 Uüiuu u . • Une partie seulement germa. On s’aperçut alors que l'eau qui avait donné de bons résultats provenait d’un alambic do verre, tandis que l’autre avait été distillée dans un alambic de cuivre. Une petite quantité de métal était restée dans l’eau. Les réactifs chimiques étaient incapables de révéler des parcelles aussi faibles, mais les grainus les avaient bien senties, car le cuivre a la propriété de s’opposer à la germination. Nous sommes, nous autres humains, moins difficiles que les graines. Nous avalons tout ce qu’on nous présente. Encore serait-il bon qu’on n’abusàt pas do cette facilité et qu’on ne mît pas à notre disposition une eau capable de nous faire du mal. Il semble que plus le temps marche, plus il devient malaisé de résoudre ce problème : trouver de Veau pure. FÉLIX LAURENT....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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