Extrait du journal
ciale pour laquelle elle a été élue. Mais que les grandes villes de province fassent des mouvements pour se rallier au gouvernement de Paris , c’est aussi absurde que si elles voulaient se prononcer en faveur du maire d’Arcachon; si elles se mettent en insurrec tion pour suivre l'exemple de Paris , c’est qu’elles veulent absolument le désordre, car elles ne sauraient comme Paris vouloir con quérir une chose qu’elles possèdent depuis longtemps. STila plu à Paris de se donner par la force, par surprise et par un semblant d’élection, une commune,— ce qui était son droit — ce n’est ni le droit, ni le devoir des villes de Province de renverser par la force la com mune qu’elles possèdent de par le suffrage universel, pour s’en donner une issue de la violence. Si les meneurs du mouvement du23 mars, à Marseille , s’étaient demandé , avant de marcher sur la Préfecture, ce qu’ils vou laient, ils auraient compris qu’ils allaient commettre une sottise tellement grosse,que le ridicule seul était au bout ; ils auraient compris que les républicains «érieux ne les considéreraient, quelle que fût la pureté de leurs intentions, que comme une bande d’écervelés, voulant profiter du désarroi de la France pour faire une niche à l’autorité. Ces meneurs, que nous tenons d’ailleurs pour de très honnêtes citoyens au fond, ont eu sans doute une réminiscence des aven tures de leur jeunesse, alors qu’ils prélu daient aux graves fonctions d’avocat par des farces d’étudiant d’un goût douteux ; et ils ont-trouvé drôle,de se mettre à la tête d’une poignée d’individus, que dans 48 heures ils renieront bel et bien, et d'aller à la Préfec ture jouer à la dictature, après avoir mis sous clef un contre-amiral et un général de brigade. Cette mauvaise plaisanterie, qui n’a qu’à moitié réussi grâce à l'indifférence de la population dont les préoccupations étaient ailleurs, est demeurée jusqu’à présent assez inoffensive, grâce au bon sens de la garde nationale. Mais comme Je moment est trop grave pour jouer longtemps et impunément de semblables comédies, nous pensons que les principaux acteurs se hâteront de suivre l’exemple du jeune premier rôle et de rentrer dans la coulisse ; d’autant plus qu’à leur insu ils font le jeu fie citoyens qui ne sont rien moins que républicains, et qui sont tout heureux do pouvoir se retrancher derrière leurs chefs de file pour procéder au partage des armes — en attendant de partager le reste — pendant que ceux-ci haranguent la foule. MAXIME AUBRAY....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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