Extrait du journal

Un grand nombre de nos concitoyens ont préféré, à juste titre, au charme de la campagne et aux beautés sauvages de» neiges éternelles les splendeurs de la mer aux douceurs infinies, mais aux terribles et magnifiques fureurs. 18s> ne rapportent pas seulement de leur saison, cette vigueur physique, cette renaissance de l’organisme'débilité par la réclusion, que les plus robustes comme les plus délicats, ressentent après un long séjour sous les brises salines et vivifiantes. Dans l’oisiveté des longues tournées ou an hasard des promenades, les baigneurs en villégiature, ont observé les populations indigènes, ils ont apprécié leurs mœurs- simples et primitives, sympathisé à leur dur labeur et admiré -leur courage. La pêche, seule ressource des habitants, rapporte peu pour la somme de travail, de fatigues et de dangers qu'elle exige. Les maisons sont aussi bien tenues que modestes, car dans les nombreuses' familles de nos pécheurs, la propreté et la pauvreté sont des sœurs étroitement unies. Les- hommes, époux et pères, acceptent la perpétuelle angoisse de la mort avec cette placidité stoïque et admirable qui fait la force de toute âme de vrai marin....