Extrait du journal

Deux fois déjà cette émotion nous avait effleurés, nous, les vieux de 1870, qui toujours portions au coeur la blessure des défaites imméritées. En 1875, d'abord, quand Bismarck, irrité de notre relèvement, trop prompt à son gré, voulut l'interrompre par une agression nouvelle à laquelle le tsar Alexandre II s'opposa. Puis, plus tard, au moment de l'affaire Schnoebeié, lorsque, nos chevaux sellés et nos cantines faites, nous attendîmes toute une nuit la sonnerie du boute-selle qu'hélas ! nous n'entendîmes pas. Elle aurait, je crois bien, conduit directement nos armées au coeur de l'Allemagne, car jamais nous ne fûmes plus forts ni mieux préparés... Jetons une larme de regret sur ce passé qui est mort....