Extrait du journal

Après les élections Les élections anglaises sont virtuellement finies. Pendant quinze jours et même davantage, nous avons pu voir en exercice les traditions curieuses qui, outre-Manche, remontent à la nuit des temps et qui, même critiquées de toutes parts, subsistent avec une incomparable vigueur. Comme aux époques reculées, le scrutin s'étend sur plusieurs semaines, en sorte que les premiers résultats influent indûment sur tous les autres. Cet échelonnement permet à certaines personnes, propriétaires ou locataires dans plusieurs bourgs ou comtés, de voter jusqu'à neuf fois, et de fausser, si elles se déplacent, la valeur réelle de la consultation. D'autres traits caractéristiques se manifestent encore les universités élisent leurs représentants, tout comme les grandes métropoles industrielles, et tel député passe avec deux cent cinquante voix, tandis que tel autre est battu avec douze mille. Enfin, alors que le ballottage fonctionne dans la plupart des contrées européennes, il est inconnu dans le Royaume-Uni Cette absence de second tour pouvait s'expliquer, lorsque deux partis seulement, libéraux et conservateurs, étaient face à face. Elle devient nécessairement préjudiciable aux libéraux, quand un troisième parti celui du travail vient briguer les suffrages. En bon nombre de circonscriptions, les élections <̃ triangulaires », comme on les a appelées, ont valu aux adversaires du cabinet Asquith-Lloyd George des succès inattendus....