Extrait du journal
La plus belle pièce, peut-être, du musée de Mexico, l'un des lieux les plus saints du monde, est la tête de Xinhcoatl, dieu de la nuit étoilée, avec la couronne de sphères qui tourne au tour de son cimier et cette puissante torsion de la ceinture nébuleuse où 1» terre semble emportée dans le col des nuages, cependant que les mille re gards du monde se fixent sur son des tin. Puissance suggestive des symboles proposés, j'aurais bravé la mort plutôt que de ne pas vous suivre. J'ai par couru dan 3 le ciel la route de la voie lactée. J'ai survolé la terre sacrée des Toltèques constructeurs, parfois nue comme une vertèbre, parfois couverte d'une mer rose de nuages ensoleillés sur qui courait l'ombre de l'avion au centre d'une cocarde où toutes les cou leurs du prisme se détachaient nette ment orbe abstrait, pour ainsi dire, qui signale à l'homme isolé de ses semblables, comme Dieu dans sa créa tion, sa propre présence et son pou voir. On saisit mieux de ces hauteurs les raisons de la vieille cosmogonie mexi caine. Entre la houle moutonnante des montagnes rondes, rouges comme le sang, s'étendent des déserts de cen dre et d'immenses plaines inondées. Les quatre soleils mythiques, dans la chaleur silencieuse qui s'élève de toute part, semblent tantôt émerger tantôt disparaître à l'horizon : l'eau, l'air, la terre, le feu. J'ai vu le monde aux temps préhistoriques, avec ses lacs de vase où retombaient en poussière ou en pluie brûlantes, la flamme vomie par les volcans. Ils donnent en offrande aux dieux avides les coupes d'air torrlde où le monstre tapi tente d'aspirer l'auda cieux qui survole son domaine. L'avion plonge soudain, le cœur saute aux lè vres. L'aurore fraîche, compatissante aux hommes, qui.m'a permis de quit ter Mexico dans la gloire quotidienne du jour qui monte, avec ses milliers de murs et de toits bleus et roses, ses brumes traînantes qui recueillent dans les fonds, comme des soeurs paresseu ses, l'haleine des cheminées, ses prai ries marécageuses et les glaciers étin celants de l'lxtécacihualt, a fait place aux nappes de feu qui tombent droit...
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
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