Extrait du journal

Au Portugal où l'on semble redou ter des troubles ? Non plus ? En Chine ? Pas le moins du monde. Vous allez trop loin, beaucoup trop loin. Cherchez plus près. En France ? Encore plus près. A Paris ? A Paris. Que se passe-t-il donc en ce moment dans la capitale ? Ce qui s'y passe tous les jours, à toutes les heures, dans tous les quartiers. Ce qui se passe sur le pavé, sur le trottoir, ce qu'on peut voir et entendre dans les magasins, dans les gares, dans les halls d'hô tels, dans les ruelles, dans les pas sages, dans les cours, dans les jar dins, sur les berges, sur les toit% dans les caves, dans les églises, dans les temples. Ce qu'on aperçoit par les fenêtres, par les portes ou vertes, dans les vitrines ; tout ce que peut discerner un promeneur attentif, amoureux du pittoresque, de la foule et de l'asphalte. Paris enfin, son travail, ses plaisirs, ses beautés et ses laideurs, son ombre et sa lumière, son présent et son passé. Ça ne vous suffit pas ? Vous me comblez, dis-je. Mais Paris c'est plus difficile à décrire que Pékin. C'est sans doute plus varié et peut-être plus mystérieux. Qui peut se vanter de connaître vraiment ce labyrinthe immense, touffu, dont chaque partie a une vie, une population, des occupa tions différentes de la voisine. Vingt Villes en une seule, voilà ce qu'il me faut peindre, et cela est si vrai qu'il y a encore des gens du Marais qui n'ont jamais vu la place de la Concorde et des Montmartrois qui n'ont jamais mis les pieds à Mont rouge. Je dirai même que dans ces Ilots de vie, tumultueuse ou tran-...