Extrait du journal

Son père, qui a des qualités de sangfroid et de prudence. et qui vient de les prouver au cours de la dernière crise, exerça-t-il la surveillance et l'action dont .il ne se fût sans doute pas dessaisi s'il avait prévu pour son fils un avenir royal? C'est peu probable, car lorsque l'héritier du trône arriva a Belgrade, après l'avè,nement du roi Pierre, il ne tarda pas à se signaler par de regrettables éclats. Ceux qui, par fonction, étaient appelés à le défendre, ont répété souvent que sa nature n'était pas mauvaise, qu'il avait sEUlement pris l'habitude de céder à la violence de son tempérament et de ne réfléchir qu'après coup à la gravité de ses emportements. Mais l'habitude est une seconde nature et, dans certaines places. on n'a pas le droit d'en être l'esclave. Georges de Serbie ne l'a jamais compris. Il ne manque ni de courage, ni d'intelligence. C'est un sportsman audacieux et Ton cite volontiers ses exploits a la chasse, à cheval ou à la nage. Il a toujours eu ie goût des exercices physiques et quand, en octobre dernier, il se mit a la .tête du mouvement national, qui prêchait la guerre contre l'Autriche, il sut, il n'en point douter, électriser ses volontaires et leur inspirer la passion du sacrifice patriotique. Mais ce sont là des vertus qui ne trouvent pas leur emploi dans la vie quotidienne et c'est dans l'existence de tous les jours que le prince héritier avait coutume d'attirer l'attention sur lui par de fâcheuses aventures. Ces aventures, les journaux autrichiens les ont racontées oum plaisamment, et, sans doute, en les amplifiant. Il en est paurtaat qui ne peuvent pas être contestées....