Extrait du journal

Par contre, qui donc se serait imã giné que les paysans français étaient dans le cas de devenir neurasthéniques? La vie à la campagne est si saine, si favorable à la santé Aux champs, on ne connaît pas les énervements des cités l'existence y est heureuse en son agréable monotonie c'est bien là en vérité, ̃ qu'à chaque jour suffit sa peine et qu'on peut attendre le lendemain avec confiance. Les préoccupations maladives des intellectuels sont ignorées des ruraux, et l'on vit, au village, dans cette grande paix morale qui garantit l'homme contre les affections nerveuses. Aussi, la seule idée de la neurasthénie paysanne est-elle capable de faire sourire bien des gens. On aurait tort de sourire, car une curieuse étude d'un médecin de Nevers, M. le docteur Bellèze, nous apprend que cette maladie, si singulière dans ses multiples manifestations, si déconcertante dans ses effets, s'empare aisément des populations campagnardes....