Extrait du journal

l,a crise se complique outre-Rhin. On annonce que le chancelier allemand et le ministre de la Guerre, le général von Stein, ont donné leur démission. Après le vice-chancelier Helfferiah, après le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Zimmermann et six autres ministres impériaux ou royaux, Bethmann-Hollweg se retire donc. C'est dire que le gouvernement tout entier va faire place nette, car il est peu probable que l'amiral von Capelle, ministre de la Marine, qui fut l'un des plus attaqués au Reichstag, et qui se défendit le plus mal contre les critiques dont sa guerre sous-marine fut l'objet, surnage dans ce naufrage total. On n'a pas, il est vrai, la nouvelle officielle que l'empereur ait accepté la démission du chancelier, mais le fait qu'il ait laissé remettre cette démission après les attaques violentes dont Bethmann vient d'être brusquement l'objet, donne à croire que le kaiser est prêt à l'accepter, si même il ns l'a pas suscitée. Il faut donc examiner la réalité do demain l'Allemagne dotée d'un noufit il faut nous, demander si les dispositions de nos ennemis à notre égard en seront modifiées. Il convient de se garder à ce sujet de toute espérance excessive. Si le chancelier change, les maîtres de l'Allemagne restent les mêmes ce sont eux, et non pas le simple fonctionnaire qui s'en va, qui ont voulu la guerre, pour satisfaire leurs appétits de domination universelle. Dans quelle mesure peuvent-ils avoir changé d'avis et sont-ils capables de se prononcer maintenant pour la paix ? Dans la miesvre où ils s'aperçoivent que la victoire leur échappe et que la défaite approche, dans, la mesure aussi où s'accroissent les souffrances intolérables de leurs peuples affamés....