Extrait du journal
blics ? Rien de tel pour donner du ton aux aliments. Dehors, des ven deurs de petits pains dorés et de graines de tournesol. Deux nouveaux cinémas et, devant eux, des admira teurs en veste de cuir. Voici maintenant la mosquée, té moin des siècles d'esclavage. Sou venons-nous, tous les hommes dé passant la cinquantaine sont nés à Sofia, village turc. La voiture tourne à gauche, entrée de la petite capitale européenne. Tout y était en place comme voilà dix ans, jusqu'aux corbeaux, serrés et de bout sur les encorbellements, frise ignoble et vivante entourant les maisons. Qu'espèrent-ils donc avec tànt de persévérance ? Est-ce vous, petites bêtes immondes, qu'il con vient d'interroger en arrivant ici ? Voici le palais royal, je suis chez moi... Je veux dire que j'approche. L'hôtel était là, jadis, en face. Il y est toujours. Salut, ô ma demeure ! Un peu plus tard, vers dix heures, après avoir parcouru la ville autant dire déserte, m'étant arrêté, faute de mieux, sur un banc du square de la rue du Tsar - Libérateur, je m'écriai : « Eh bien ! voilà ! * Triste exclamation d'un homme au pied du mur ! En effet, je n'étais pas ici oour acheter du tabac. Je ne venais pas davantage déposer une nouvelle bombe dans la cathédrale SaintAlexandre Newski. Je n'attendais rien du roi, ni du président du Conseil, ni du ministre des Affaires étrangères, lesquels ne m'attendaient pas non plus. Où donc se cachait ce qui m'attirait en ces lieux ? C'était une institution mystérieuse, pro priété privée aux abords défendus par ces avertissements bien connus : * Piège à loup », « Chien méchant », « Danger de mort ». Cette propriété privée, dont la principale originalité consistait à n'avoir point de domi cile connu, s'appelait Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédo nienne, autrement dit : ORIM. L'homme n'est pas un animal équilibré. J'aurais voulu, en arrivant à Sofia, trouver au balcon d'un bel immeuble une éclatante enseigne lumineuse proclamant : ORIM. Un concierge m'eût aussitôt ouvert la porte. « Faites passer ma carte à ces messieurs les révolutionnaires », eussé-je dit. Le concierge m'eût fait attendre dans un grand salon dé coré de poignards, de pistolets. Comme cendriers, des machines in fernales. Dans les quatre coins, ou même sur des étagères, tout un choix de bombes. Négligemment posés sur une table, deux albums,...
À propos
Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - piétri
- mikaïloff
- léon bérard
- briand
- laval
- albert buisson
- thibaut
- azana
- françois-poncet
- tar
- france
- sofia
- washington
- japon
- macédoine
- cham
- tokio
- genève
- paris
- moscou
- exposition coloniale
- l. b.
- conférence franco-allemande
- comité français
- legrand
- i m.
- l'assemblée
- société des nations