Extrait du journal

Je n'apprendrai rien à personne en rappelant qu'une question domine par les suites qu'elle peut impliquer tous les esprits. Comment sortira-t-on de l'imbroglio diplomatique provoqué par la tentative germano-autrichienne d'union iiouanière ? Même quand on ne la formulait pas hier, elle planait audessus des discours et des conversations, elle se profilait comme une ombre menaçante sur les murs. Quand la parole fut donnée, ce matin, à M. Curtius, tous les bruits de couloir annonçaient une farouche intransigeance; chacun éprouva ̃atne petite commotion. On allait entrer dans le vif du conflit. On prêtait donc un oreille impatiente à chaque mot du long factum que le délégué de l'Allemagne épelait, le visage neutre, d'une voix monotone. Les considérations lourdes se succédaient sans contenter la curiosité. Allait-il tourner court nous prétexte de discussion générale ? Il procédait par l'analyse de...