Extrait du journal

H suffit d'étudier comparativement le mouvement maritime à Marseille et à Gênes pour comprendre que nous avons trop at tendu peut-être et qu'il n'y a pas de temps à perdre. En 1900, Marseille a reçu 17,074 navires, jaugeant 12,990,254 tonnes ; et le chiffre des tonnes de marchandises embarquées ou dé barquées sur ses quais s'est élevé à 6,355,816. A Gênes, pendant la même année, il était venu 13,602 bâtiments, dont la jauge était de 9,728,045 tonnes ; et on avait embarqué ou débarqué 5,203,201 tonnes de marchan dises. La différence en faveur de Marseille a donc été de 3,472 navires, de 2,568,209 ton nes de jauge et de 1,152,613 tonnes mani pulées en chargement ou en déchargement. Mais notre supériorité était moindre mie pendant 1899, où l'écart, au profit de Mar seille, avait été de 4,849 bâtiments avec les conséquences qui en découlent au point de vue de la jauge ou du trafic. La marche de la courbe commande donc la plus grande attention, d'autant plus que d'une façon absolue, Marseille a perdu 97,000 tonnes, tandis que Gènes augmentait de 126,803 tonneaux, dont près de 90,000 de charbon. Le port de Gênes est donc en progrès no table, notamment pour les balles de coton, dont le chiffre s'est élevé, l'an dernier, à 521,318. Le mouvement sur les quais est si considérable qu'il a nécessité l'emploi de 309,390 wagons. On ne saurait oublier que la position géo graphique de Gênes favorise cette ville. Elle a, d'ailleurs, fait déjà de notables eflorts pour activer le chargement, le décharge ment et la manutention des marchandises. D'importants travaux sont en voie d'exécu tion ou projetés ; enfin, les droits frappant la coque des navires sont moins forts qu'à Marseille. Cette situation a fait pousser un cri d'a larme au consul général de France à Gènes. Elle n'est pas de nature à nous décourager ; mais elle nous conseille des efforts persis tants, si nous voulons maintenir dans la Mé diterranée une prépondérance commerciale que les siècles avaient léguée à Marseille. *%...