Extrait du journal

On a conté dans quelles circonstances le regretté savant trouva son « chemin de Damas 11 sortait du régiment et venait d'entrer à la préfecture de police, en qualité de simple commis; un peu plus tard, il était attaché au service de la photographie. La photographie rend aujourd'hui à la justice des services considérables; dans nombre de cas, cette science ou cet art, comme on voudra l'appeler, sert non seulement à fixer l'aspect de la pièce où s'est déroulé un crime, mais encore permet de tirer des inductions de la position de la victime, au moment où elle a été frappée des lésions provoquées par l'instrument du crime des traces d'effraction sur les portes et les meubles enfin, des empreintes de doigts, de pas des traces de sang, et nous ne parlons pas de bien d'autres applications que les professionnels connaissant et aussi tous ceux qui ont recours à leur habileté, à leur ingéniosité toujours en éveil. Dire qué la-photographie judiciaire, et notamment la photographie signalé- j tique, dont nous parlerons tout l'heure, a été imaginée de toutes pièces par Bertillon serait s'exposer à des contestations mais, ainsi que le reconnaît un historiographe des plus avertis de cette question, si un document intéressant la photographie judiciaire se trouve indiqué dans un journal de 1854, ce n'est que dans ce dernier quart de siècle qu'elle a pris le développement que l'on sait, grâce surtout au labeur persévérant de celui qui n'a cessé de la perfectionner. C'est sous l'administration de M. Ca- j mescasse qu'a été créé le premier service d'identification judlciaire le « bertil- lonnage » s'est ensuite introduit dans tous les pays civilisés, qui ont calqué successivement le système imaginé par notre éminent compatriote. En quoi consiste exactement cette invention ? Ou plutôt, quelle est la part qui en revient à M. Bertillon ? Le signalement anthropométrique, tel qu'il l'a conçu, repose sur les trois données suivantes 1" la fixité, à peu près absolue, de l'ossature humaine, à partir de'la vingtième àrih'ëe ~cî*age il n'y a que le fémur (l'os long de la cuisse) qui continue à croître, mais très faiblement, et cet accroissement est, d'ailleurs, compensé par l'incurvation de la colonne Vertébrale 2" la diversité extrême de dimensions que présente le squelette humain chez les différents sujets il n'est pas deux individus qui possèdent une ossature analogue 3° la facilité et la précision avec lesquelles certaines .dimensions du squelette peuvent être mesurées....