Extrait du journal

Disciplinés, sobres, endurants, ils sont ;en outre merveilleusement combatifs, toujours prêts à marcher au premier signal, toujours prêts à se faire tuer jusqu'au dernier s'il le faut, pour défendre ce drapeau tricolore auquel ils ont juré fidélité. Car leur fidélité ne se dément (jamais. Spahis soudanais, spahis algériens, spahis sénégalais ont acquis tous les droits à notre reconnaissance et à notre admiration. Faut-il rappeler ici que le grand chef arabe Abd el Kader fut capturé par un lieutenant indigène, Mohammed Bou Khaouïa? Faut-il évoquer le souvenir de ce terrible combat de Serirg, sur le Niger, qui nous ouvrit la route du Tchad ? Faut-il évoquer le souvenir ck; cette marche de la colonne Bonnier, qui nous livra Tombouctou la Mystérieuse, marche pendant laquelle les spahis sahariens firent des prodiges de valeur? Nous devons payer le même tribut de gratitude et d'estime à nos tirailleurs algériens, haoussas ou sénégalais. Ceuxlà aussi sont des héros. Ils l'ont prouvé à Wissembourg lors de cette terrible et sublime charge qu'ils accomplirent sur les batteries prussiennes, charge pendant laquelle ceux d'entre eux qui avaient perdu ou brisé leurs armes se battirent comme des fauves, à coups de crocs et à coups d'ongles J'ai conservé le souvenir d'une anecdote qui me fut contée, il y a déjà quelques années, par le commandant Mangirl (celui-là même qui s'est si crânement. battu a Casablanca) et qui prouve la va- i leur de ces soldats. Cela se passait en plein Soudan, pendant que l'on poursuivait l'insaisissable Rabah....