Extrait du journal

D'après les paperasses parcourues par le juge, il s'était rendu fautif de plusieurs actes de violence, et on lui reprochait d'avoir usé de sa mâchoire de la plus déplorable manière. Les plaignants montraient au magistrat la marque de ses dents et réclamaient vengeance. Cet âne, traduit en justice, n'avait point d'avocat. Néanmoins, il fut défendu avec éloquence par son propriétaire, jeune Italien, qui plaida pour lui non coupable, sinon avec conviction, au moins avec chaleur. Il déclara qu'il n'y avait pas d'animal plus- doux sur la terre, et que dans cette enveloppe d'âne se cachait une âme de mouton....