Extrait du journal

Cette mission, nos marins l'ont remplie avec une abnégation, une fermeté, uriS" adresse qui commandent tous les respects. On n'axas manqué, sans doute, de relever dans les opérations du début quelques hésitations regrettables quand réussirent à s'évader de nos griffes les deux pirates qui s'appelaient le Gœben et le Br6slau. Mais qui peut, sur terre et sur mer, se dire exempt de toute erreur ? Ce n'est point sur un fait isolé qu'il convient de mesurer l'étendue des services rendus. Seul l'ensemble compte, parce que, seul, il permet d'évaluer les résultats. Et ceux-ci ont bien été ce qu'on pouvait attendre d'une flotte surprise en pleine crise de transformation, qui a dû, comme l'armée du reste, créer de toutes pièces des moyens nouveaux repondant aux exigences d'une guerre nouvelle, et suppléer par l'ingéniosité, l'audace, le courage, puis par un effort continu d'improvisation, à tout ce qui lui manquait. Beaucoup, ignorant ce qu'elle a fait, hésitaient à lui rendre justice. Toute reconnaissance de Dixmude qui, certes, les méritent et au delà. Mais on laissait dans l'oubli, tout au moins dans l'indifférence, les afftciers et matelots de l'Etat et du commerce qui naviguaient sans relâche à travers les pires dangers, et dont on parlait à peine, comme s'il se fût agi d'auxiliaires de second rang. Voici, heureusement, qu'avec l'autorité qui s'attache à ses anciennes fonctions et cette éloquence jaillissante dont est toujours parée la solidité de son argumentation. M. Georges Leygues a dissipé la légende et fait éclater la vérité. Des livres de bonne foi, tels ceux du commandant Vedel et du commandant Vaschalde apportent leur contribution documentaire à l'histoire de la marine française pendant la grande guerre. Et, après avoir entendu le premier et lu les seconds il ne reste qu'à admirer avec Wn sentiment de gratitude infinie, les btaves gens qui ont tant souffert pour le...