Extrait du journal

Chacun sait que la France est, parmi les nations de race blanche, une des plus arriérées quant au statut civil et politique des femmes. On ne saurait prétendre, cependant, que les Françaises se montrent moins aptes que les autres à enrichir de leurs capacités le patrimoine national. A l'encontre d'un préjugé qui reste trop répandu, la valeur féminine s'affirme chez nous dans tous les domaines que ne lui ferme pas brutalement l'exclusivisme masculin. Aujourd'hui, le savant français qui jouit de la plus large célébrité est une femme, Mme Curie. Notre écrivain de prose dont l'art recueille le plus d'admirateurs est aussi une femme, Mme Colette. Notre grand poète lyrique est encore une femme, Mme de Noailles. Ce sont des exceptions, ditesvous. Regardez, cependant, combien les femmes progressent, en dépit des obstacles de toute sorte que leur opposent la tradition, les moeurs et les règlements, dans les carrières où l'on supporte, avec plus ou moins de bonne grâce, qu'elles pénètrent. On compte déjà, en France, 7 femmes qui professent dans les facultés d'enseignement supérieur, 300 femmes inscrites au barreau, un millier de femmes médecins, femmes fonctionnaires d'Etat. Et la place qu'ont conquise les femmes dans les professions libérales paraît peu de chose auprès de celle qu'elles occuoent dans l'activité économique. Sur moins de 13 millions de travailleurs, non compris le§ professions agricoles, on trouve chez nous 4 millions et demi de lammes travaillant hors de leur ménage. Les femmes représentent ainsi plus du tiers de notre population active....