Extrait du journal

Deux mille Sofas — c’est ainsi qu’on désigne les soldats de Samory — déposant leurs armes presque sans coup férir. Puis cinq mille prisonniers tombant entre nos mains, avec un matériel de guerre considérable. Puis encore vingt mille indigènes faisant leur soumission et livrant trois mille fusils, et tout cela sans que nous ayons à déplorer la perte d’aucun des nôtres; en vérité, ce n'est pas banal, et on pourrait craindre que le ministère Brisson, pour tenter de se dégager de l’impopularité profonde où il traîne péniblement le reste de son existence, ait voulu jeter aux yeux un peu, ou plutôt beaucoup, de poudre patriotique. Mais n’y eût-il que moitié de vrai dans ce que nous transmet le télégraphe, que nous devrions nous estimer grandement satisfaits de ces résultats, plutôt merveilleux. Nous avons ici assez d'agitation pour que nous ayons le droit de nous réjouir de la tranquillité que ces brillants faits d'armes vont nous assurer... dans l’Afrique occidentale !...