Extrait du journal
Trèà édifiant lé colloque engagé depuis quelbues jour s entré M. Rochefort et M. Jaurès. C’est o» dernier qui a commencé. Croirait on qu'il s’est "avisé d'excommunier M. Rochefort et de l’exclure du grand parti socialiste ? Le procédé a paru un peu vif à M. Rochefort qui, — avons-nous besoin de |e dire ? — ne s’est pas laissé faire. Ce qui l’a particulièrement suffoqué, c’est la prétention de M. Jaurès de régenter le parti qui l’a recueilli et d’en remontrer aux vieux chevronnés qui comptent tant de glorieux services dans les bandes révolutionnaires. « Chose particulièrement originale, écrit M. Rochefort, le grand prescripteur„qui prononce à huis clos et sans recours, cep,eoup.es sombres dans le personnel révolutionnaire est un ancien Centre gauche que j’ai, en 1885, quand j’étais député en môme temps que lui, connu ferrys enragé, majoritaire à tous crins et, dans les bagarres parlementaires, menaçant du poing l’Extrême Gauche dont je faisais partie.» Parfaitement. Mais, quand M. Rochefort couvrait de fleurs ce même M. Jaurès; quand ensemble ils allaient à Carmaux évangéliser les mineurs, quand ensemble ils inauguraient par des banquets une usine ouvrière à laquelle, par parenthèse, leur patronage n’a pas porté bonheur ; quand enfin, VIntransigeant recommandait passionnément la candidature de M. Jaurès aux élections, Rochefort, qui, certes, n’a pas péché par naïveté, savait aussi bien qu’aujourd’hui les côtés faibles de son candidat. Pourquoi lui a-t-il servi de parrain î Pourquoi a t-il contribué plus que personne à pousser cotie recrue du Centre gauche dans les rangs de l'armée socialiste ? Et soudain, parce que sur la question Dreyfus une divergence d’appréciations se produit, les yeux de M. Rochefort l’ouvrent à la lumière. L’idole de la veille, le grand peneetrr, l’orateur vibrant, l’apôtre convaincu disparaît pour ne plus faire place qu’à un vulgaire exploiteur du peuple. Et dire que M. Jaurès a sur M. Rochefort la même opinion que M. Roehèfor^a sur lui î...
À propos
Le Petit Républicain de l’Aube est un quotidien régional créé en 1886 et édité à Troyes. Républicain et indépendant, il existe jusqu’au 28 février 1901, date à laquelle il annonce la création de la Tribune de l’Aube, « journal quotidien à grand format » qui le remplacera. Louis Barret, rédacteur en chef du Petit Républicain prend la même position dans la rédaction de la Tribune.
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