Extrait du journal

Je ne nie pas les mérites que peut avoir l’homme qu’on a si bien appelé « le Guizot rouge », et je n’ignore pas davantage ceux qu’un lui prête et ceux qu’il s’attribue. Si sa parole déclamatoire de sectaire attardé ne charme personne, son austérité décorative en impose à quelques-uns. S’il n’a jamais rallié personne à la République, il tient à passer pour en maintenir les principes en toute leur pureté. Mais qui ne voit et ue sent le péril que présente, en haute fonction, un homme qui s’enferme, en toutes choses, dans d’étroites formules, un esprit fans souplesse ni pondération, qui n’â jamais su dépouiller l’homme de paru, eû une place où la bonne grâce est, tout au moins indispensable envers tous ? Que la République doive être un gouvernement honnête, nul n’y contredit : mais que l’honnêteté se fasse sectaire, tatillonne, ennuyeuse, et s’incarne en un puritain ignorant ie sourire, c’est un danger, en France surtout. C’était, jadis, l’avis de M. Brisson lui-même, qui, dans un article de journal, demandait qu’on rendit Voltaire à la France qui s’ennuyait l Les convictions républicaines de M. Brisson, certes, sont hors dp conteste. Mais l’âpre étroitesse de son esprit essentiellement bourgeois ne sait pas àïtberoomtne il faut cette République qui ne gagnera pas le cœur des Français en se présentant à eux sous le fâ hex aspect d’mûe vieille dame doctrinaire ét renfrognée. Pour la faire aimer,...