Extrait du journal

traire à une obligation, il n’avait cessé de protéger, en véritable père, le baron Otto l’aidant de sa bourse et de son influence, le poussant dans sa carrière, lui ouvrant toutes les portes, s’employant pour lui, enfin, autant qu’il l’aurait fait s’il l’eût aimé. Au moment même où le lieutenant Morand et Raoul de Froges procédaient à la mise en arrestation de Karl Klein, le baron de Berg, seul, dans son cabinet de travail, se promenait fiévreusement en proie à une impatience violente. Soudain, une petite porte que dérobait une lourde tapisserie s’ouvrit et ia com tesse de Kerner entra. — Vous, à cette heure ? s’écria le baron de Berg. Que se passe-t-11 donc ? — Des choses* graves : le lieutenant Morand est à Berlin. — Oui, je le sais. Eh bien? — Eh bien ! vous ne comprenez pas que le hasard peut le mettre d’un instant à l’autre en face d’Hermann ou de Wil helm. S’il les reconnaît, il les fera arrê ter. L’attentat ayant été commis à Paris, le gouvernement français demandera leur extradition, une instruction étant ouverte, mes relations avec le général de Mornas seront commentées... — Et les instigateurs du crime, inter rompit le baron en souriant, seront dé couverts, j’achève votre pensée, n’eôt-ce pas? — Oui....