Extrait du journal

SUR LE TERRAIN DE LA FÊTE La tête du défilé des sociétés pénètre sur le stade par l’entrée des gymnastes (porte de Paris) et tout Je cortège, après avoir longé les tribunes de gauche, vient défiler devant la tribune d’honneur ; le drapeau de chaque société s’incline devant les personnages officiels et le drapeau de l’Union, placé devant la tribune. Les sociétés étrangères, qui marchent en tête, sont particulièrement applaudies. Au centre de la tribune, autour de M. Cazalet, qui préside, ont pris place : M. le préfet de l’Aube, M. Lemblin-Armant, maire de Troyes et ses adjoints ; M. Marius Boyer, président du comité d’organisation ; les membres du comité de permanence de l’Union ; M. le lieutenant-colonel Noury, du 37* d’infanterie ; M. le commandant Aymé, du 1er bataillon de chasseurs, et plusieurs officiers supérieurs venus d’au tres garnisons. Plusieurs conseillers muni cipaux sont également présents, ainsi que de nombreuses notabilités de l'industrie et du commerce. Les concours Quand le défilé des 3.800 gymnastes en viron qui composent les 180 sociétés pré sentes est terminé, le concours commencé le matin et suspendu pour le déjeuner, re prend avec une nouvelle ardeur ; on voit que les gymnastes sont stimulés par la pré sence des spectateurs, lesquels, de plus en plus nombreux depuis l’entrée des socié tés, occupent presque complètement les tribunes. I/es gymnastes se présentent en section devant les agrès qui leur sont assignés et auxquels elles se succèdent, passant de l’un à l’autre, en présence des jurés qui, séance tenante, les cotent. Le stade s’anime de plus en plus, de tous côtés un travail intense est produit aux barres fixes, aux anneaux, aux barres pa rallèles, etc. Entre les agrès, l’on saute de pied ferme ou avec élan ; on fait de la boxe, cette magnifique boxe française où les coups de pied font plus belle figure en core que les vigoureux coups de poing et qui constitue le plus puissant de tous les exercices propres au développement phy sique de l’adolescent. Ailleurs, c’est le bâton qui fend l’air en sifflant ; c’est l’escrime, le plus élégant de fous nos sports, celui qui a le plus d’in fluence sur le caractère par la promptitude de décision et la rapidité d’exécution qu’il exige. C’est aussi les ensembles à mains li bres ou avec engin ou encore avec armes, et où les gymnastes se dépensent trois fois plus qu’ils ne le feront dans un instant, lorsqu’ils vont exécuter les mouvements imposés pour la fête fédérale et où la ca dence sera leur principale préoccupation. Ah I qui pourrait dire combien de cen taines rie mille kilogrammètres sont dé pensés pendant cette heure de concours, où plus rie 3.000 jeunes hommes vigoureux et entraînés donnent le maximum de leur puissances musculaire ! Viennent ensuite 200 élèves des écoles rie, garçons, lesquels, sous la direction de M. Lézan, moniteur général du concours, exécutent, une série de mouvements et d’é volutions très applaudis. Le 1er Bataillon de Chasseurs Mais le grand succès de la séance appar tient aux soldats du 1er bataillon de chas seurs à pied. C’est fout ce que l’on peut imaginer de plus parfait comme présenta tion et comme exécution. Mouvements d’ensemble à mains libres ou avec l’arme, combinés avec une variété très harmonieuse et exécutés non seule ment avec une impeccable précision, mais aussi avec une amplitude complète que cons lituent. un travail du plus haut mérite ; boxe, sauts d’obtaeles, escalade d’un mur, pyramides, jeux, etc., tout cela est, nous le disons encore, la perfection même. Il est. peut-être possible à d’autres de faire aussi bien. Quant -à faire mieux, il n’y faut pas songer. Aussi nos braves chasseurs ont-ils été l’objet d’une longue ovation, dont ils sont redevables à M. le lieutenant, Vincent, à qui nous adressons nos plus vives félicitations, qu’il voudra bien ajouter à celles qu’il a déjà reçues de M. Cazalet, de M. le préfet, de M. le maire et de M. Marius Boyer. Les mouvements de la Fête fédérale Les exercices physiques se terminent par les mouvements exécutés par les gymnastes déployés sur 14 lignes de 250 mètres de profondeur environ. Rihylmés par la musique de deux sociétés réunies sous la direction de M. Henri Le clère, les mouvements dits « de la fête fédérale » sont exécutés avec autant de perfection qu'il est possible d’en obtenir sur un déploiement aussi développé. L’effet en est vraiment imposant et le public applaudi sans discontinuer. Les mouvements d’ensemble terminés, les gymnastes viennent se grouper autour des drapeaux des sociétés réunies devant la tribune officielle, et M. Cazalet leur adresse l’allocution que voici : Discours de M. Cazalet « Gymnastes, mes chers camarades, « Demain, à cette même place, Monsieur le ministre de la guerre vous dira dans Îiuelle estime il tient vos inlassables eforts. « Demain, le chef de l’armée française, avec l’autorité qui s’attache à ses hautes fonctions, vous louera et vous remerciera et saluera, au nom du Gouvernement, nos amis de la Belgique, de l’Ecosse, de l’Italie, du Luxembourg et de la Suisse. h Permettez à votre président de vous dire, aujourd’hui, avec quel légitime or gueil nous suivons le sillon lumineux et fécond que vous continuez à tracer, et qui verra bientôt mûrir une riche moisson. « Ge n’est pas parmi vous, je tiens à le frocl&mer bien haut, que l’amour de la atrie s'affaiblira jamais. « Ce n’est pas parmi vous, chers cama rades, que les doctrines abominables et...